Tous les bailleurs sociaux ne réagissent pas de la même façon face à l’invasion de punaises de lit dans les logements qu’ils possèdent. Certains décident de prendre en charge la lutte, tandis que d’autres laissent cette responsabilité à leurs locataires. Les coûts engendrés par une invasion sont cependant très élevés, ce qui peut être difficile à gérer pour les locataires de logements sociaux.
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Le cas de Paris Habitat
Paris Habitat est un bailleur social qui possède des logements partout à Paris. Ils se sont impliqués dans l’éradication des punaises de lit, rendant la vie de leurs locataires insupportable.
Paris Habitat assure avoir stabilisé les interventions à 130 logements par mois en 2018 (sur un parc immobilier de 120 000 logements), alors qu’entre 2013 et 2016, le nombre de demandes avait été multiplié par 4.
Le coût total des opérations anti punaises pour Paris Habitat ces deux dernières années s’est élevé à 5 millions d’euros. Il est en effet très difficile de s’en débarrasser et les coûts des interventions efficaces sont très élevés. Cela permet donc de soulager les locataires qui n’ont pas à gérer ce problème.
Cependant, même si à l’heure actuelle, Paris Habitat prend en charge ces interventions, le bailleur prévoit de faire glisser 40% du coût sur l’ensemble des 125 000 foyers de son patrimoine.
Les représentants des locataires au Conseil de concertation locative savent depuis le mois d’octobre que le bailleur souhaite leur faire signer un accord collectif par lequel chaque foyer serait amené à payer solidairement entre 5,50 et 6,96€ par an (5,50€ si le locataire impacté paye 250€, 6,96€ si celui-ci ne paye rien), sachant, qu’à l’heure actuelle, 40% du coût représente environ 860 000€.
Seuls les représentants de la CLCV (Consommation logement et cadre de vie) se sont clairement élevés contre ce scénario, faisant valoir les intérêts financiers des locataires et s’appuyant sur les arguments juridiques fournis par les juristes de la CLCV.
En effet, la loi ÉLAN modifie les obligations des bailleurs, qui doivent désormais garantir, à la location, un logement « exempt de toute infestation d’espèces nuisibles et parasites ».
Nos juristes considèrent que cette obligation vaut, bien évidemment, pour toute la durée du bail. Cette interprétation est d’ailleurs confirmée par une décision de la CDC (commission départementale de conciliation) datant du 2 avril 2019.
Les bailleurs qui ne prennent pas en charge les interventions de lutte contre les punaises de lit
Tous les bailleurs sociaux ne prennent pas en charge les frais d’intervention, contrairement à Paris Habitat. C’est donc une difficulté financière qui s’ajoute pour des familles qui n’en ont pas forcément les moyens. Souvent, il arrive que les locataires témoignent de l’inactivité de leurs bailleurs qui peuvent mettre des semaines, voire des mois à réagir, ou encore qui ont affaire à des entreprises inefficaces.
Débordés, les bailleurs ? C’est ce qui se dit aussi à propos de la mairie de Paris, qui proposait jusqu’en 2016 un service de désinfestation pour 150 euros – un tarif avantageux – à tous les particuliers. La Ville de Paris concentre désormais son action vers les personnes en difficulté : elle est gratuite « au profit d’associations qui œuvrent pour la lutte contre l’exclusion des Parisiens en situation de précarité ». En 2018, 1 287 interventions de ce type ont lieu, 67 % de plus qu’en 2017.
Au final, ce sont souvent les locataires lambda, sans trop de moyens, qui ont le plus de mal à s’en sortir. A l’instar de Matthieu, en guerre, seul, avec les punaises depuis presque six mois. Le jour de sa troisième intervention, son constat est lapidaire : « Je crois que je vais devenir fou. » Dur de comprendre le ressenti des victimes des punaises de lit, ce sentiment de perdre pied, de s’épuiser avec des tâches répétitives, lourdes, chronophages et qui semblent vaines. « Sans machine à laver et sans congélateur, c’est tout simplement l’enfer. Il faut passer sa vie à la laverie, dépenser des sommes folles au quotidien. »
Jeune travailleur, il a investi plus de 1 000 euros pour déloger ses punaises, alors qu’il était déjà abonné au découvert bancaire. « Tout ça pour rien, visiblement. » Difficile aussi de comprendre l’angoisse des nuits sans dormir. « Pendant plusieurs semaines, je dormais la lumière allumée, pour les éloigner. Mais au bout d’un moment, ça ne marche plus. Je suis devenu quasi-insomniaque. » Se gratter toute la journée, parfois au sang. Avoir des croûtes sur le corps, le visage. Se sentir sale. « Pour la vie privée, c’est handicapant aussi. Je ne peux pas ramener de fille chez moi. Vous imaginez : « Par contre, tu feras attention, j’ai des punaises de lit. » Ça le fait pas trop. » Matthieu rit jaune.
Ce qu’il faut en retenir
Même si certains bailleurs sociaux prennent en charge les frais de désinsectisation des punaises de lit, il arrive souvent que le locataire se retrouve seul face à cette situation et ne sache quoi faire pour se débarrasser efficacement de ces parasites. Les locataires peuvent choisir de suivre une formation afin de se débarrasser des punaises de lit. Preva Conseils en propose une à suivre en ligne, qui peut permettre de réduire les coûts engendrés par la lutte contre les punaises de lit.